Chapitre 17

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Molly entendit au loin la voix de Yadhar et en dépit du passé elle le considérait aujourd'hui comme son sauveur, resserrant son étreinte autour d'Aspen, elle avait senti une larme de joie glisser sur sa joue. Il aurait pu le vendre, le donner, pourtant il avait refusé, Molly s'était retenue pour ne pas lui sauter au cou.

Quelques minutes avant cette intrusion, ils s'étaient embrassé et sans s'en rendre compte, elle s'était volontairement poussée dans ses bras pour l'approfondir. Caressant le pelage de son cheval, Molly songea à sauter le pas et cessez de se mettre des barrières.

Au risque de souffrir.

Cette histoire aura sans doute une fin, mais elle n'en avait maintenant que faire.

Après des heures de négociation, Yadhar était reparti à la recherche de la jeune femme, car une fois de plus il avait été interrompu.

Il avait parcouru les box, les un après les autres. Son cœur se mit à battre si fort qu'il l'avait senti taper dans ses tempes.

Il connaissait à peine la jeune femme et pourtant, elle exerçait sur elle un pouvoir qu'il ne comprenait pas. Après de long détour dans les box, Yadhar s'était dit qu'elle était partie dans le palais. Mais en jetant un œil sur l'ouverture du box de son cheval, Yadhar s'arrêta nette.

D'un pas pressé, il s'était vite aperçu que Molly s'y trouvait endormie dans la paille à côté de son étalon, qui pourtant n'acceptait personne sauf lui.

Son instinct protecteur et l'angoisse lui fit ouvrir la porte avec fureur. L'animal posa le chanfrein de sa tête contre le corps de la jeune femme, ce qui freina son élan. Yadhar s'était immédiatement détendu, car son cheval semblait appréciait sa compagnie. L'âme de la jeune femme était belle et bien pure, car jamais au grand jamais elle aurait survécu s'il tel en était autrement.

Il s'approcha en déposant une bref caresse sur l'étalon, trop occupé à admirer la jeune femme.

Il décida de la soulever hors de la paille pour la ramener au palais.

Blottie contre lui, le soleil reflétait sur sa peau diaphane, il n'en fallu pas plus pour lui procurer une vague immense de sensation plus exquises les une que les autres.

Une fois en haut des marches, elle avait ouvert les yeux.

Ses long cils c'étaient déployés pour faire part à ses yeux bleus.

- je vous avez pourtant interdit d'approcher mon cheval. Lança-t-il doucement.

Un faible sourire se dessina sur ses lèvres.

- allez-vous me fustiger altesse ?

Il réprima une douloureuse colère, l'idée qu'il puisse la battre était inimaginable car même si elle l'avait dit avec ironie, Yadhar n'oubliait pas celle qu'il avait reçu enfant jusqu'à ce que son père plaide pour son erreur.

- jamais je ne ferais une chose aussi ignoble.....

La jeune femme se redressa pour agripper son épaule mal à l'aise.

- ce... n'est pas ce....

- allons, j'ai d'autre manière de vous punir. Coupa-t-il pour faire cesser cette inquiétude d'avoir mal dit.

Sa tentative échoua, elle avait baissé le visage.

- je vous attendais et votre cheval a réclamé de l'attention. Expliqua-t-elle alors qu'il la déposa sur son lit.

- vous êtes pure Molly sinon il se serrait cabré.

Molly regretta ses mots et son sourire, car elle se souvenait parfaitement du traitement brutal que lui avait infligé son père, soit disant pour le rendre plus fort.

Des larmes lui brûlaient les yeux.

Faire éclater son chagrin ramènerait le doute, elle ne devait pas craquer.

Le valeureux cheikh était différent de son père. Il faisait régner l'ordre sans avoir à recourir à la force du moins elle l'espérait.

- merci pour Ruben, Yadhar jamais je n'oublierait.

Un souri brièvement.

- ce cheval compte beaucoup pour vous n'est-ce pas ?

Elle s'empressa de hocher de la tête.

La décision la plus difficile de sa vie était prise, Molly resterait auprès d'eux même si l'homme changeait d'avis à son sujet.

Il s'était penché au dessus de son visage et son souffle caressait son visage, elle cligna des yeux un instant pour le voir étirer un large et arrogant sourire.

- vous voilà coincée avec moi !

- oh votre altesse je pense pouvoir survivre !

Molly le provoqua volontairement.

Elle voulait qu'il l'embrasse.

A l'appel du désir, elle suréleva sa tête pour se donner à lui.

D'un baiser langoureux, ils dansaient sensuellement l'un contre l'autre dans un rythme lent et sauvage.

Molly sentit son cœur accélérer.

Ses deux mains avaient encerclés son visage, elle glissa une main dans ses cheveux, la tentation de le toucher était trop fort.

- savez-vous ce que l'on faisait des jeunes femmes comme vous avant ?

Trop occupée à apprécier ce moment, elle ne s'était pas aperçu qu'il s'était détaché de ses lèvres.

- ont les enfermaient ?

- exactement ! Affirma-t-il une lueur dangereuse dans les yeux.

Molly se redressa immédiatement sous les rires du cheikh.

- je plaisante !

- ce n'est pas drôle figurez-vous ! Rétorqua-t-elle en croisant les bras.

L'homme s'était glissé contre elle et posa sa tête contre son ventre. Il avait agrippé sa taille de ses mains et s'était mis à respirer contre son ventre.

Molly réprima un sursaut, et après une longue hésitation elle posa ses mains sur sa tête en fermant les yeux.

L'homme étendu contre son corps ignorait tout d'elle alors qu'elle le connaissait, la situation était dans un sens injuste, mais elle n'avait pas la force de lui dire qui elle était, de peur que tout s'écroule et qu'elle retrouve les traits sévères de l'homme.

- comment c'est passé votre accident ? Il se redressa sur son coude, Molly en profita pour reprendre son air. Car le poids de ce dernier était comparable à un bloc de glace.

- après une attaque des rebelles moi et mon armé avons combattus et pendant le combat contre le chef, j'ai réussi à le tuer mais nous avons dévalé une pente et j'ai fait une chute de trois mètre.

Molly frissonna de peur, à l'époque elle ne voyait pas le pays avec autant de danger. Et il les avait bravé pour son peuple.

- ma mémoire et en quelque sorte rouillée à des moments surtout mon enfance.

Molly se recula contre son oreiller et un violent coup martelait ses tempes après avoir conclu qu'il ne l'avait pas oublié.

Seulement il ne la reconnaissait pas.

Soudain son cœur se serra.

- je suis... désolé pour vous je.....

Il avait posé une main sur sa bouche pour la faire taire. La chaleur de sa main était agréable.

- grâce à vous Molly je me sens apaisé. Déclara-t-il en retirant sa main. J'ignorais qu'une femme était capable de faire ressentir à un homme un tel calme.

Elle ne put s'empêcher de sourire, un sourire qui lui avait rendu.

Elle ne savait comment s'identifier à ses yeux.

Était-elle sa maîtresse ?

Était-elle plus que ça ?

Molly s'efforça de ne pas montrer les nombreuses questions qui taraudaient son esprit et qui grisaient son visage, en gardant un léger sourire sur les lèvres, alors que son ventre c'était noué d'angoisse. 

Une indomptable inconnueWhere stories live. Discover now