Une indomptable inconnue

Chapitre 3

- margarette prend une pose s'il te plait.

La dame qui peinait du dos avait pris volontiers son invitation et s'en était allée d'un sourire de remerciement.

Molly récupéra les dernières pommes d'amours pour les mettre en évidence, car si elle prenait joie de tenir le stand, elle n'oubliait pas pour autant la paye qui lui serait rendu dès la fin.

- c'est trop tard pour une barbe à papa ? Lança une voix derrière elle.

- non bien sûr !

Molly se retourna un sourire aux lèvres, mais il s' effaça en découvrant son interlocuteur.

Comme un choc en plein figure, elle s'était efforcé de cacher son désarroi et se concentra sur la machine. Le hasard faisait décidément mal les choses, Yadhar qui était plus tôt sur son cheval se tenait devant elle accompagné d'un petit garçon. Le sort s'acharnait sur elle tandis que dans ses yeux, une lueur dangereuse dansait sauvagement. Il n'était plus le jeune homme qu'elle avait gardé en tête.

- tu es sur Taïr ?

Sans relever les yeux, l'accent dure c'était adressé au petit garçon, Molly espérait qu'il ne l'ait pas reconnu, elle n'avait pas la force de se battre après toute ses années pour se défendre d'un crime non commis.

- certain et je veux des bonbons !

Tournant le bâton le plus vite possible, Molly se concentra sur les files qui se collaient entre eux pour en finir au plus vite.

- vous pensez que c'est raisonnable mademoiselle ?

Molly se savait piégée et obligée de relever les yeux, la brutalité de son regard sombres transperça les siens comme une flèche.

Puis un sourire polis c'était dessiné sur ses lèvres qu'autre fois elle avait osé toucher. Elle comprit aussitôt qu'il l'avait oublié.

- je l'ignore je ne suis pas sa mère. Déclara-t-elle brièvement en lui donnant la barbe à papa, alors que les photographes maintenues à distance le prenaient en photo.

Yadhar considérait l'inconnue en se retenant de ne pas soulever son ton.

Son imprudence lui était pardonnée, du moins si elle ne recommençait pas. Si sa mémoire lui jouait quelques tours depuis son accident, Yadhar savait qu'il était bien au 21ème siècle, hors il jura que la jeune femme venait d'un autre temps où les femmes portaient fièrement leurs longues chevelures. Ses yeux d'une bleu transparent lui avait donné un bref mal de tête ? sa peau était si lisse qu'il était difficile de la discerner.

- peut-être mais vous devez avoir un avis sur la question ?

- non aucun avis.

D'une main en arrière, il avait stoppé ses gardes.

Puis l'observa longuement.

- vous voulez mourir ?

Instinctivement elle avait relevé la tête.

- non !

Ce n'était pas dans ses habitudes de menacer une femme, tout le monde savais comment s'adresser à lui, depuis son accident il se sentait en colère contre lui même, furieux de pas retrouver ses petites parties de sa vie qui étaient coupé en plein milieu d'un souvenir.

S'il avait été accueillis en héros, son peuple le savait dangereux.

- alors montrez-vous plus aimable. Dit-il au bout d'un temps.

- je suis aimable que veux-tu ? Avait-elle dit à Taïr sans lui accorder un regard.

Furieux, il se contenta de la regarder mettre les choix de bonbon dans le petit sachet, il jura que sa main tremblait.

De retour en face de lui, elle lui avait annoncé le total en regardant la caisse tête baissée.

- c'est très mal polis de ne pas regarder un client dans les yeux.

Molly serra les dents en relevant les yeux, suivi d'un appel au secours dans la foule, dans l'espoir d'y trouver des yeux Sydney.

Au moment de récupéré l'argent, ses doigts avaient frôlés les siens, il semblait vouloir prendre le contrôle et pas décidé à lui donner, les doigts crispés sur le billet elle avait croisé son regard en retenant son souffle.

Elle décida de lui décrocher un sourire polis.

- Yadhar ! Je te cherche partout. Déclara une voix féminine.

Se détachant de lui, Molly avait senti son cœur battre dans ses tempes en découvrant Irène sa détestable fiancée.

Tirant le billet de sa main, Molly se retourna pour le mettre dans la caisse, tout espoir qu'il se passe un miracle retombait en même temps que ses bras contre le tréteau en bois, Irène était donc encore sa fiancée, et en dépit de son bon vouloir de l'oublier, elle se demandait bien pourquoi il n'était toujours pas marié.

- pourquoi tu n'as pas été faire les boutiques ? Demanda-t-il bourru.

Sans se retourner et en feignant d'être occupée, Molly écoutait d'une oreille attentive sa réponse.

- je t'attendais enfin voyons ! N'oublie pas notre interview à la presse.

Crispant ses lèvres en prenant son mal en patience, Molly resta immobile.

- bien alors allons y !

Si elle n'était pas sûr qu'il soit parti, les bruits des journalistes qui leurs posaient des questions au loin était bien le signe qu'elle pouvait relâcher toute son air.

- alors là je ne saurais dire si c'est le hasard ! Souffla son amie stupéfaite.

- une malédiction ! Plus tôt. Rectifia Molly en tirant sur ses cheveux nerveusement.

- il t'a dit quoi ? Il semblait en colère.

- rassure toi il ne m'a pas reconnu, il s'est simplement montré désagréable bien plus que quand il ne m'accordait aucune importance.

- il te dévorait du regard !

Un frisson avait couru sur ses joues.

- je ne veux plus que tu m'en parles Sydney et je t'interdit d'approcher de près ou de loin l'un de ses hommes.

Aussitôt son amie parue déconcentrée.

- je ne vois pas de quoi tu parles. Dit-elle en évitant son regard.

- bien sûr que tu le sais, je t'ai vu tout à l'heure crois moi Sydney ses hommes son dangereux, ils n'ont aucune pitié tout comme leur maître. Gronda Molly très sérieusement.

Assez pour la voir pâlir.

- si tu veux un homme tendre et affectueux ce n'est pas ce genre d'hommes qui te la donnera. Ajouta-t-elle.

- j'ai bien compris Molly mais tu ne peux pas m'en vouloir de rêver tu l'as également fait.

- et regarde où cela m'a mené. Rétorqua-t-elle.

A court d'argument elle avait baissé les yeux.

- désolé oublions ça, je vais t'aider à mettre tout ça dans la voiture.

- merci....

Frottant ses épaules glacées, Molly avait du mal à contenir son émotion d'avoir revu cet homme implacable.