Je n'en peux plus d'être enfermée dans cette cellule toute seule, avec pour seule visite ma psy, qui ne souhaite qu'une chose, me voir plus bas que terre. Je ne sais toujours pas pourquoi elle veut à ce point que je me souvienne d'un truc qui a détruit une partie de moi à tout jamais. J'ai perdu mon bébé, que veut-elle de plus ? Me le remémorer sans cesse ne va pas le faire revenir à la vie !
Je suis épuisée de rabâcher tout le temps la même chose. Il faut qu'elle arrête avec ça ! Ce n'est pas ainsi que je vais aller mieux. Je dois pouvoir la convaincre d'abandonner cette obsession de vouloir connaître toute ma vie dans les moindres détails. Et pour cela, il faut que je me souvienne de ce qui m'a emmené jusqu'ici, dans ce service hospitalier, dont j'ai envie de quitter plus que tout.
Je voudrais retrouver l'amour de ma vie et créer avec lui de nouveaux et bons souvenirs. Pourquoi désirer se rappeler des anciens, et qui plus est sont de nature à oublier ?
Allongée sur mon lit toujours aussi inconfortable, j'imagine ce que je ferais si je n'étais pas ici entre ces quatre murs... Je serais bien évidemment dans ma boutique, si elle existe encore, en train de faire ce que j'adore, pâtisser, avec à mes côtés ma meilleure amie et Miguel. Comment Jane peut-elle penser que voir mes amis, ma famille et mon amour pourrait me faire plus de mal que du bien ? C'est absurde ! Ils ont toujours été ma source, ma raison, mon moteur pour me lever chaque matin depuis que je suis née. Sans eux, il y aurait longtemps que j'aurais baissé les bras. D'ailleurs, je suis persuadée que c'est grâce à tous ces gens qui m'entourent que j'ai pu surmonter ma fausse couche. C'est sûrement en eux que j'ai puisé toutes mes forces pour aller de l'avant.
Alors que je suis encore en train de me demander pourquoi je dois absolument me rappeler cette maudite journée de fin août, et pourquoi Jane refuse que je voie mon homme, on frappe à ma porte, sans y entrer. Ma psy est plutôt du genre à toquer et entrer sans que je lui en donne la permission. Qui cela peut-il bien être, alors ? Quelqu'un qui a du se tromper de chambre sûrement, je pense, alors qu'on frappe à nouveau.
Je prends le temps de me lever, sans précipitation pour ne pas me sentir plus mal que je ne le suis déjà, et vais ouvrir. J'actionne la poignée et la porte s'ouvre comme par miracle.
Je reste bouche bée quand mes yeux rencontrent ceux de l'homme de ma vie. J'ai nullement besoin de voir autre chose de lui pour savoir que c'est bien lui qui se trouve en face de moi. J'ai envie de lui sauter au cou et de déguerpir au loin dans ses bras, mais je n'en fais rien.
Il est encore plus beau que dans mes souvenirs, si magnifique, que mes jambes flageolent et tentent tant bien que mal de tenir débout, tellement je suis merveilleusement surprise. Le regardant plus attentivement, je constate que je ne suis pas la seule à me faire du souci et dormir peu. Miguel a les traits de son visage très tirés. Il semble avoir passé une mauvaise nuit tout comme moi. Mais ça n'enlève rien à son charme. A mes yeux, il est et restera le plus bel homme de la terre.
M'en veut-il d'être enfermée dans cette cage ? De ne pas avoir pu me voir depuis des jours ? Quelque chose me dit que oui...
Je reste là, statique, me questionnant sur ce que je dois faire... Je ne sais pas s'il est ici uniquement à ma demande, ou bien car il avait envie de me voir ? Tout ce que je sais, c'est que je m'interdis, sans savoir pourquoi, de m'avancer vers lui.
C'est lui qui fait le premier pas. Sans dire un mot, il s'approche de moi et d'un geste tendre, me caresse le visage, avant de me pousser délicatement vers lui et de déposer un doux baiser sur mes lèvres. Quand il finis par s'écarter de moi, j'ai comme un courant d'air qui me parcoure les tripes. Je le rattrape et plonge mes lèvres sur les siennes, lui offrant le plus fougueux et le plus passionné des baisers.

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Mon Combat pour le Bonheur
RomanceA-t-on le droit au bonheur lorsque l'on naît différent ? Je suis née avec une malformation de la colonne vertébrale, ce qui m'a valu une existence un peu, pour ne pas dire complètement de tordu. Ce n'est pas uniquement mon dos qui l'est, non. Mon...