OMBRE

13. Surprise surprise

Damso

Depuis que Romane est partie, je suis dans un mood ultra bizarre, et elle aussi. Elle ne publie plus de photos sur Instagram, ni sur snap, et répond à peine à mes messages. C'est parfaitement compréhensible vous me direz, mais on sait tous que quand une fille disparaît des réseaux, du jour au lendemain c'est qu'il y a un soucis. Est-ce moi le soucis ? Je pense bien. C'est pour ça que je me retrouve à Paris. Enfin, pour être honnête j'ai deux interview à faire, mais entre temps je me dis que je peux dire bonjour à Romane. Elle me manque, je dois l'avouer. Ce que je trouve bizarre parce que je n'ai pas passé énormément de temps avec elle quand elle était là, mais le peu qu'elle était là, m'a... fais quelque chose.

Il est actuellement 14 heures, et je me dirige vers ma première interview. J'en ai profité pour lui envoyer un message, sans lui dire que je suis là. Elle ne m'a pas répondu, ce à quoi je m'attendais, puis j'ai continué ma vie. La première interview était cool, j'ai beaucoup apprécié la manière dont Steven, celui qui m'a interviewé, a posé ses questions et a décortiqué ce que peu de gens ont réussit à faire jusqu'à présent. Pour une fois j'ai vraiment apprécié. Après ça, je suis retourné à l'hôtel pour manger en attendant la deuxième qui s'est faite directement dans ma chambre. Je voulais pas bouger, et j'ai fais ma petite star. Quand tout était finit, j'ai pris ma douche, et je me suis habillé.

Mon téléphone s'est illuminé affichant le prénom de Romane pendant un long moment. Je ne me fais pas prier pour répondre.

- Allo ?

- Allo, oui. Damso ?

- Oui Romane. Tu vas bien ?

- Oui. T'es sur Paris ? Elle demande confuse.

- Oui. J'avais deux interview à faire & j'ai pensé à te faire une surprise, avouais-je difficilement.

- Me faire une surprise ?

- Ouais. Je voulais te voir et régler certains trucs.

- Tu peux le faire maintenant au téléphone.

- Non Romane. Je veux te voir. Passe chez moi, ou on se voit quelque part mais fait pas la gamine.

- Dans combien de temps et où ?

- Une heure et je passe te prendre.

- Ok.

Elle coupe et je reçois son adresse parisienne assez rapidement. J'avais pas grand chose à faire en attendant, je savais juste qu'elle a besoin de se préparer et les femmes sont longues. Je me suis mis un épisode de viking puis a la fin de celui ci, j'ai pris la route.
Une vingtaine de minutes après, je me trouvais en bas de son bâtiment Haussmannien. Ses cheveux sont passés à un brun aux reflets miel, ce qui lui allait assez bien. Elle était habillé d'une robe pull beige et une paire de Air Force 1 aussi blanche que le mot blanc.
Elle s'était maquillé, légèrement mais bien. Je pense qu'elle voulait me prouver à quel point elle était fraîche. Et elle a raison.

- Je suis là. On va où ?

- T'as faim ? Et fais pas la timide.

- Pas spécialement, mais ouais. Tu connais un endroit particulier ?

- C'est toi la parisienne.

- Suis moi.

On a marché côte à côte, sous une discussion simple, sans prise de tête. Mais je savais que les choses sérieuses nous attendaient, du moins m'attendent. On est arrivé devant un petit restaurant, assez coloré et chaleureux. Une dame a l'entrée contrôlait les entrées et accompagnaient les clients aux tables. Il m'a semblé qu'elle a reconnu Romane, vu le sourire qu'elle lui a accordé, et m'a reconnu aussi car elle a biglé. Elle a demandé où on souhaitait être placé et Mannie a choisi pour nous une table au coin du restaurant près d'une vitre. On s'est installé, Romane a choisi un cocktail d'entrée, quant à moi je me suis contente d'un mojito.

Romane - Bon, dit moi.

- La raison pour laquelle je suis la ? Je te l'ai dis, j'avais des interviews, mais j'avais envie de te voir. Je t'ai laissé partir comme un con la dernière fois et-

Romane - Ne dit pas quelque chose que tu ne penses pas. Personnellement je ne te crois pas. Tu me dis tantôt une chose, puis me montre le contraire. La c'est bien t'es venu sur Paris, ça va durer deux jours. Et après ?

Elle me prenait de court, je l'avoue. C'est vrai que mes actes étaient totalement contradictoire, mais j'essaie de la protéger. De la protéger du vrai moi.

Romane - En te disant ça, je veux pas que tu penses que je veux me marier demain ; ce n'est pas le cas. Je veux juste que tu sois sérieux, c'est tout ce que je te demande. Soit tu t'engages réellement, soit t'arrête de m'embêter.

- Je n'ai pas envie d'arrêter de t'embêter. Mais je comprend et accepte ma sentence.

Romane - Ta « sentence » ? Je suis une punition ?

- La manière dont tu te comportes, oui. Tu me punis en me privant de ton affection et de ton sourire.

Romane - T'arrêtes de vouloir me charmer ?

- Jamais.

Je lui sourit, et elle me rend mon sourire timidement. Je suis en train de gagner. Après que nos boissons soient arrivés, on a commandé à manger tranquillement. On a passé un bon moment mais elle ne baissait pas la garde, je le sentais. Elle était sceptique sur certains trucs, elle a posé des questions un peu intrusive sur ma vie, mais elle est resté quand même en surface. Elle me sondait, voulait savoir mon sérieux.

A la fin du repas, on a rebroussé chemin.

On a mit plus de temps à discuter, et cette fois ci, j'avais mon bras sur ses épaules. Elle me laissait faire, mais se contrôlait énormément. Une fois en bas de chez elle, elle m'a dit ;

Romane - Je travaille demain, après j'ai deux jours de libre. Si t'es encore là, on pourra se faire un autre date. Il t'en faudra cinq pour que je t'embrasse sur la joue, dix pour que ce soit pour la bouche. Et je ne sais pas encore combien pour envisager une suite avec toi.

Je suis resté face à elle, en l'écoutant déblatérer ses conneries en sachant qu'elle ne pensait pas un seul mot de ce qu'elle disait.

Alors j'ai envoyé valsé ses règles; et j'ai suivi la mienne. Puis nos lèvres se sont scellées.