OMBRE

2. Son cou pendu a la corde

- Anthony j'y vais !

Anthony - Ok Roro, a demain !

Je dit au revoir aux autres d'un mouvement de main et je quitte la boite. Il fait encore nuit mais les rues commencent à s'activer petit à petit.
Je marche vers ma voiture et entre rapidement dedans grelottante, n'ayant que ma veste en cuir sur le dos par dessus un t-shirt.

Je démarre et quitte la rue des Champs-Elysées, pour rentrer dans les rues adjacentes menants jusqu'à chez moi. J'ouvre légèrement la fenêtre pour estomper la buée qui se forme petit à petit sur mon par brise et arrive chez moi une demie heure après.

Je files sous la douche à peine rentrée, envoi un message à Matthieu pour lui dire que je suis bien arrivé, et enfile un bol de céréales lion devant la télé. C'est mon rituel depuis que je travaille ici et je suis bien avec. À 8 heures je suis allé me coucher, complètement morte de ma soirée.

Travailler dans le monde de la nuit à ses avantages, comme ses inconvénients. L'avantage ce soir c'est que je travaille pas jusqu'à la semaine prochaine. Ce qui me permettra de remonter chez mes parents pour les 4 ans de la mort de Magalie.

Magalie était ma meilleure amie depuis la maternelle. Je sais plus exactement comment on s'est rencontré mais je sais qu'au début je l'aimais pas. Puis par je ne sais quelle miracle, on est devenue amie. On a grandit ensemble, fait les 400 coups ensembles, mais sa vie a été brutalement arrêté quand elle avait 17 ans.
Elle s'est suicidé. À cause d'un garçon. Elle nous
a laissé une lettre différentes à ses parents, son frère et moi, nous expliquant la raison de son choix. Je ne comprenais pas qu'elle puisse se faire autant de mal pour un gars. J'ai eu le droit à la version détaillé de son acte, mais jusqu'au bout, elle a gardé pour elle le nom du garçon.

Enfin bref.

J'ai été en colère mais par dessus triste qu'elle me laisse, et je m'en suis énormément voulu du pas avoir vu que ma meilleure amie était tant dans le mal. Mais grâce aux thérapies, j'ai fini par me relever. J'arrive à affronter la réalité et a ne plus pleurer. Cette année, ses parents ont décidés de faire un barbecue. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, mais je suis personne pour leurs dire de ne pas le faire donc.

Après avoir rangé mon appartement, je suis allé me coucher rapidement.

[...]

- Mais t'es où ?

- Laaaa putain d'merde ! Dis-je en levant la main et en regardant autour de moi.

- Ah c'est bon j'te vois, bouge pas.

Je lève les yeux au ciel et raccroche en attendant Isiah qui apparaît en quelques secondes devant moi, son sourire pour lequel je craque toujours scotché au visage. Il me prend dans ses bras et me fait tourner dans les airs.

Isiah - Ahhh, qu'est-ce que ça fait du bien de te voir Romane !

- C'est partagé, tu m'as manqué.

Isiah - Toi aussi. Mais t'as maigris, il me repose au sol, tu manges plus ou quoi ?

- C'est le travail. Je suis décalée par rapport à tout.

Isiah - Tu travailles toujours dans cette boite ? Il attrape ma valise et commence à marcher.

- Oui, toujours.

Isiah - Tes parents disent quoi de ça ?

- Ils n'aiment pas ce choix, mais c'est ma vie.

Isiah - Ils ont raisons, le monde de la nuit c'est pas fait pour une fille.

- Je ne me vois pas changer pour l'instant.

Isiah - Toujours aussi têtue ?

- Les choses ne bougent pas tant que ca en une semaine, dis-je taquine.

Nous sortons tout les deux de la gare de Bruxelles, et marchons vers la voiture d'Isiah qui est garée pas loin.

- Et toi, comment ca va ?

Isiah - Ca va.. dit-il simplement. Enfin... Ouais, ça va.

- T'es sur ?

Isiah - Tu veux aller manger ?

- Merci d'ignorer la question.

Isiah - Quick ou De Clercq ?

- De Clercq voyons.

Il installe ma valise dans le coffre pendant que je monte côté passager. Il vient prendre le volant et nous nous rendons à De Clercq pour manger. Une fois arrivés la bas, on s'est posé dans un coin et ont s'est mit à discuter. Ou plutôt il s'est mit à se confier, comme il le fait tout le temps, à propos de ses difficultés qu'il rencontre au niveau de la musique ces derniers temps, et le fait que sa sœur lui manque.

Isiah - Mais bon, Dieu merci on est encore la. Il soupire en jouant avec ses frites.

- Ouais, on est encore la. Pour la musique, je pense que tout va s'arranger, tes instrus sont magnifiques, et ta notoriété est en train d'augmenter.. Je me fait pas de soucis par rapport à ca.

Isiah - Et par rapport à Mag'.. ?

- Par rapport à Magali, je sais qu'elle est bien la où elle est. Et -

Isiah - Tu t'es déjà demandé qui c'était ? Il me coupe.

- De quoi ? Je fronce les sourcils.

Isiah - Celui à cause de qui, Magali s'est suicidé ?

Je lève les yeux vers lui et voit que ses yeux sont humides.

- Oui. Je... Ça m'est arrivé..

Isiah - Et tu penses que tu le connaissais ?

- Magali ne m'en a jamais parlé. Jamais. Je ne savais pas qu'elle fréquentait quelqu'un et je voyais rien..

Il hoche la tête et replonge sa tête dans son plat. Il souffle et recommence à manger silencieusement.

Je fais de même et me met à réfléchir ; et si je connaissait ou connaît, le responsable de la mort de ma meilleure amie ?