Ce monde de partitions jaunies est aussi faux que ce monde où la mélodie prend ton nom. Ce n'est pas important, de distinguer la réalité du mensonge. Ce n'est pas la vraie question. « Pourquoi se le demander, sinon pour éluder la confrontation de notre pensée face à notre vanité, à notre absurde vide », oui, te voilà rieuse, l'œil vif, voilà la vraie question. La vérité sans l'amour perd consistance, et finit par être absorbée, ingurgitée par la tristesse infinie de la cruauté. La vérité sans l'amour, c'est une lumière sans ta peau, sans regards, sans chefs-d'œuvre. Mais ton nom lui traverse le réel et l'illusoire, il est de tous les ciels, vrai, éminemment vrai de lui-même, il est, qu'importe le désir obsessionnel de l'enfermer sur une portée. Là-bas, il y a la confusion des merles bleus. Si nous volons dans nos rêves, sûrement rêvent-ils de marcher dans les leurs. J'entends ta voix, à l'autre bout du jardin, près des jasmins. La seule vérité, c'est celle que l'on ressent bien au-dedans. Comme ta main dans la mienne ou le parfum dans mes poumons. La sensibilité est souveraine. Je sais que tu es là. Que tu es vraie, puisque je t'aime en rubato, et te caresse pianissimo. Oui, à la fin de toutes les lumières, c'est encore tes yeux que je vois. A la fin de toutes les musiques, c'est encore ton nom que j'entends...
