Immortels 2 : Purgatoire

41. Un kilomètre à pied...

Hello, 

On va dire que c'est l'effet fin d'année hein ? 

Bonne lecture ! 

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Les suggestions de Lucifer écartées, la nécessaire recherche d'une sortie du pilier redevint le sujet de réflexion principal. Shonetsu se proposa comme monture mais Ereyne rejeta, non sans politesse, son offre. Bondir hors de ces lieus hauts de plusieurs dizaines, voire centaine de mètres et risquer une chute mortelle ne la tentait guère. Son âme serait à coup sûr piégée ici et les démons étaient assez stupides pour la confondre avec une âme lambda. Non, Ereyne ne voulait pas mourir ici.

Elle se résigna donc à prendre l'autre sortie en bas du pilier et à s'aventurer sur « le chemin le plus long ». Un grand voyage l'attendait ainsi que des embûches à ne savoir qu'en faire. Fatiguée par avance, Ereyne se massa les tempes un instant puis quitta la pièce à la recherche de la chambre de Zelyan. Même le Diable avait besoin de sommeil de temps en temps et, connaissant l'animal, l'immortelle savait qu'une montagne de coussins et d'oreillers l'attendaient quelque part. Elle arpenta quelques minutes, discrète et sur ses gardes, les couloirs des trois étages adjacents. Enfin, elle découvrit les appartements diaboliques, ou plutôt elle les redécouvrit. Le lit était toujours là, la vampiresse en cage aussi. Elle n'avait que la peau sur les os et jeta un regard si pitoyable vers Ereyne que l'immortelle eut envie d'achever ses souffrances. Quelques lances d'une époque révolue traînaient non loin, il serait si simple d'en saisir une et de la planter dans le cœur décharné de la vampiresse.

— Je devrais faire preuve de charité et te laisser quitter le monde des vivants, déclara Ereyne à la prisonnière. Je suis pratiquement certaine que Zelyan se moque de ton existence.

— Qui es-tu ? demanda l'autre dans un souffle.

Chaque mouvement de lèvres ressemblait au dernier tant elle était faible. Ereyne se présenta et la vampiresse changea du tout au tout. Son regard se fit combattif, Ereyne y vit une rage ardente caractéristique des individus débordés par la haine.

— C'est ma place ! Mon royaume ! vociféra la prisonnière alors qu'elle se saisissait des barreaux de sa cage et les secouait. Zelyan est à moi !

Ereyne fit deux pas en arrière et, par habitude, appela Fitz. Le parfait majordome ne lui répondit pas, mais un homme très bien portant, couvert de bijoux, de parures fines et répandant autour de lui une forte odeur de cèdre se présenta. Il croisa ses doigts boudinés ornés d'énormes bagues et s'inclina devant Ereyne.

— Sa divinité a demandé de l'aide ?

— Qui êtes-vous ? s'enquit Ereyne alors que l'individu frappait violemment du poing contre la cage de la vampiresse en furie.

— Alastor, serviteur des glorieuses ténèbres, pour vous servir votre grandeur, répondit le démon en s'inclinant une nouvelle fois.

Zelyan s'était offert un Fitz infernal. Ereyne en était presque jalouse.

— Pourriez-vous... la mettre ailleurs ? demanda l'immortelle alors qu'elle désignait la vampiresse du menton.

— Avec joie obéit Alastor.

D'un claquement de doigts, il fit disparaître la cage et son occupante avant de s'incliner une fois encore. Ereyne demanda ensuite des draps propres, une salle de bains sans zombie et des vêtements. À cette dernière requête, Alastor répondit en lui indiquant une double porte à l'autre bout de la pièce. Ereyne s'y rendit, effleurant les tapis de fibres nobles de ses pieds fatigués. Elle tira sur les poignées et fut bouche bée devant l'imposante garde-robe déployée sous ses yeux. Tout lui était si... familier. Elle avança, glissa ses doigts entre les étoffes, et revit une partie de son passé. Elle reconnaissait, non, elle connaissait ces tenues. Zelyan les avait portées, elle les avait portées.