Chaque mot écrit te rapprochent un peu plus de la fin de l'histoire. Alors tu tapes sur ton clavier avec des sentiments mêlés. T'as un peu hâte que ça se termine, parce que ta tête est déjà un peu ailleurs, vers d'autres histoires à raconter, d'autres personnages à presenter. Tu as déjà des idées mais t'as besoin de faire de la place dans ton cerveau pour les laisser s'épanouir. Et en même temps, tu les aimes putain, les personnages de ton histoire en cours. Tu t'y es attachée, t'as l'impression d'avoir encore des choses à raconter et que tu pourrais écrire sur eux sans fin. Et tu sais que les lecteurs aussi les aiment. Ils ne veulent pas les quitter. Ils demandent plus. Tu pourrais leur donner plus. Écrire sur eux, c'est devenu facile. Tu connais tes personnages. Tu sais que les lecteurs les adorent. C'est acquis. Les autres en revanche, ceux dont l'histoire n'est pas encore écrite, tu ignores s'ils plairont. Tu ignores même si t'arriveras à leur donner sens, à leur donner vie, à leur donner corps. Mais c'est grisant de ne pas savoir. L'inconnu, "c'est comme la morsure d'un amant qui fait peur et qu'on désire" (Shakespeare). Bref, j'arrive à la fin de Mords-moi et ça fait bizarre.
