C'est la rentrée,
donc le retour des cours, de la bouffe du self que l'on attend pendant trente minutes et des longues heures à angoisser à propos de devoirs, d'évaluations et d'examens de fin d'année.
C'est aussi le retour de mes pages volantes, ces feuilles arrachées d'un cahier de brouillon ou empruntée pour toujours à un camarade et où j'écris entre une analyse de document et un exercice de conjugaisons latines de petits textes sans vraiment d'attache, de courts poèmes que je glisse entre mes exercices d'espagnol, des extraits d'histoire sans fin ni début et des exercices d'entraînement au coréen.
Ces avortons de feuilles que je chéris et que je cache aux yeux du monde finissent souvent écrasés au fond de mon sac, déchirés par la pression ou noyé sous une avalanche de cours ou une pluie torrentielle. Mais parfois, de temps en temps, j'en retrouve quelques unes, le trait du crayon presque effacé, et je suis heureuse de retrouver cette minime histoire que j'avais oublié mais que je peux continuer.