Chapitre 1

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Le lendemain matin, j'enfilais une longue jupe rouge qui m'arrivait au nombril et une blouse jaune que je rentrais dedans en entourant le tout avec une ceinture. J'avais toujours eu le sens de l'esthétique même si je préférais de loin les tenues des audacieux. Il est clair que j'aurais fais une très mauvaise altruiste. Un frisson d'énervement me courut dans le dos à l'idée de devoir sans cesse me renier moi-même, ne jamais penser à moi, à toujours rendre service au premier venu. Que c'était ridicule..  Au moins chez les audacieux je serais libre.

                                                                                     +++

La cérémonie des choix avait lieu à l'école comme le test d'aptitude, une fois là-bas nous primes l'ascenseur. Je savais que les audacieux et les altruistes prenaient eux, les escaliers.

Quand nous arrivâmes à l'étage convenu, nous n'avions plus qu'à entrer dans la salle et à nous assoir, chaque faction de son coté.

Au milieu se trouvait une table sur laquelle se trouvaient des bols contenant chacun des objets faisant référence à une faction précise. Le but était de s'entailler la paume de la main et de faire couler un peu de son sang dans l'un des bols. C'était Marcus Eaton qui supervisait la cérémonie, faisant partie de l'un des leaders des altruistes.

Je paraissais souvent insensible par beaucoup mais mes amis savaient que je pouvais être sympathique quand il s'agissait d'amitié sincère. Certes, mes amis que j'allais bientôt devoir oublier, tout comme ma famille.

La cérémonie finit enfin par commencer. J'entendis des noms défiler.

-          Wendy Moore.

Je me levais alors, totalement sur de mon choix. Beaucoup avaient peur, transpiraient la peur mais pour ma part j'avais hâte. Je voulais ma liberté de dire et de penser comme je le voulais.

Je montai sur l'estrade, pris le couteau, m'entaillais la main et versa le sang sur le charbon.

-          Audacieuse.

Des applaudissements retentirent chez les audacieux et j'allais me tenir debout derrière l'une des chaises vides à l'avant.

Je ne voulais pas regarder mes parents.. Pourquoi ? A part pour me faire du mal.. Oui ils allaient me manquer, oui je les aimais mais je devais assumer mon choix. Je n'étais pas faite pour les fraternels et un point c'est tout.

Le peu d'amis que j'avais avaient tous quitté les fraternels. Au fond c'était logique, je n'étais pas faite pour cette faction du coup j'avais été attirée par ceux qui étaient dans le même cas.

Mon cœur battait à cent à l'heure, même si on m'avait déjà fait remarquer que j'étais horriblement peu expressive à l'extérieur, j'en restais humaine. Et j'avais une appréhension pour la suite. Qu'est ce qui m'attendait ?

Les chaises à coté de moi se remplirent, mais aucun fraternels ne choisit les audacieux. Le reste n'était composé que d'érudits et de sincère.

Les intellos et les grandes gueules. Sans compter les natifs audacieux bien sûr.

Tous les jeunes de mon âge passés, tout le monde commença à se précipiter vers la sortie. Je me contentais d'imiter les audacieux en noir. Je venais d'un milieu tellement différent, comment pourrais-je déjà savoir comment me comporter ?

Une fois dehors, nous nous dirigeâmes vers les rails du train et je pus le voir arriver en ralentissant. Mais il ne s'arrêtait pas ! Les jeunes en noir commencèrent à courir.

-          Bon sang, on va quand même pas devoir sauter dedans ! s'exclama une fille érudite qui commençait à courir d'un pas mal assuré.

Je fis alors de même, comprenant enfin que si je n'arrivais pas à rentrer dedans, j'étais sans faction. Plutôt crever.

Je courus, encore et encore tandis que je vis les masse noir s'engouffrer l'une après les autres dans le train. Enfin, je tandis la main, rassemblant toute ma force, ma hargne qui montait en moi à l'idée d'échouer et j'attrapai la poignée de la porte pour enfin m'étaler à plat ventre dans le train. Comme la plupart des transferts.  Les natifs eux se comportaient comme si il venait de ne rien se passer.

Mais bien sur Wendy, il ne s'est rien passé du tout, grommelais-je à moi-même en me relevant. Ca coule de source pour eux.

Le train ayant accéléré, le vent était incroyable et je savais que si j'avais la mauvaise idée de m'approcher du bord, je me ferai aspirer. Je pus cependant voir par les fenêtres que le train était déjà sur des rails suspendues.. Nous montions.

Au moins, pour ceux qui étaient assez sage de préférer la mort plutôt que d'être  sans faction, s'ils se faisaient aspirer par le vent et venaient à tomber du train, ils mourraient en arrivant au sol. Et on continuait encore de monter.

Je me surpris en train de sourire et de haleter.

J'étais fière de moi. Je me demandais tout de même si certains avaient échoués à monter dans le train.

-          Tu ne sais pas si des gens n'ont pas sut monter ? demandais-je alors à un transfert érudit

-          Je ne sais pas, je pense qu'on a tous réussi.. me répondit-il

-          Ok, dis-je alors en regardant encore par la fenêtre. On s'éloignait encore et encore, j'avais tellement hâte de voir à quoi pouvait ressembler le quartier des audacieux.

-          Au fait je m'appelle Maël, me dit-il en me tendant la main. J'étais assez étonnée, chez moi on était toujours obligé de se prendre dans les bras, c'était le salut fraternel. Mais on ne faisait jamais se serrement de main, même si j'avais déjà vu ça au lycée.

-          Wendy, dis-je en lui serrant sa main.

-          Ca m'étonne de voir une fraternelle, je veux dire.. Tout ça est tellement différent de ton milieu..

-          Ce milieu ne me correspondait pas.

-          Ouais, ca explique tout.

Nous nous mirent à sourire comme des idiots.

-          Oh bon sang les gars ! s'exclama la même fille érudite qui s'étaient trouvée devant moi pour sauter dans le train. Regardez ça ! Ils sont en train de sauter du train sur les toits !

Je m'approchais pour voir ça de mes yeux. Truc de malade, la fille ne mentait pas. Ca devaient être une blague..

-          Si on ne saute pas, on est sans faction j'imagine, dis alors Maël probablement pour lui-même.

-          Sans aucun doute.

Ok. Wendy, ok.. Je ne devais pas réfléchir. Je ne devais surtout pas réfléchir et juste le faire. Je pris de l'élan et sans réfléchir aux autres je sautai.

Divergente || Le Charbon ArdentWhere stories live. Discover now