Nous étions allongés tout les deux dans la clairière qui était illuminée par des nuées d'étoiles inaccessibles et silencieuses et d'astres incapables de nous juger.
Nous étions bien.
Salem avait allumé sa cigarette recourbée.
Malgré toutes les supplications de sa mère pour qu'il cesse, il n'avait jamais pu lâcher l'addiction que représentait le petit bout de tabac roulé à sa main droite.
J'avais prit la parole le premier.

- Eh...je me demande souvent... pourquoi est-ce que j'existe ?
J'ai lu des milliers de livres qui ne sont parvenus qu'à me faire douter de ma propre intelligence. J'ai élaboré des centaines de théories qui n'ont servi qu'à me faire pleurer des rivières de larmes. J'ai prié, même. Mais personne ne m'a répondu. À quoi sert la divinité que les gens se tuent à aduler ? Pourquoi ne sauve-t-elle qu'une seule personne de son malheur alors que des milliers crient son nom ? Pourquoi cet être supérieur est-il si égoïste qu'au moindre geste de sa part, les passants le qualifie de miracle ? Je ne suis pas très intelligent. Les études ne m'ont jamais plu, et la moindre réflexion me demande du temps. Des gens sont beaux, d'autres sont intelligents. La plupart des passants tournent de l'œil en me voyant, et je ne sais pas former des phrases très compliquées. Je ne suis bon qu'à faire rire. J'ai peur que si je cesse de rire, personne ne rit pour moi. C'est pour ça que j'aimerais que tu me répondes. Pourquoi diable existé-je ?

Le silence fut pesant.

- Tu es en vie parce que papa a trouvé que fourrer sa bite dans maman serait une bonne idée. Elle aurait pu faire naître un sauveur, un génie, ou un tueur. Mais le hasard a fait que ce fut toi, le bébé potelé qui sortit d'elle.
Rien que ça. Le hasard.
Juste par absurdité.
Maintenant tais-toi, et occupe ton temps.

- Extrait de rien du tout, ce compte est vide.
  • BergabungJanuary 17, 2018