Sous la pluie de cerisiers, un retour à l'aube.

Nos cœurs en suspens,
un an après l'orage,
le ciel ne porte plus d'arc-en-ciel,
seulement des souvenirs sombres,
mille éclats de douleur
qui brûlent encore.
Je t'ai retrouvée, Moira,
toi, comme un mirage qui n'en a pas un, au bar.
ton fauteuil comme une île
au milieu des vagues de la vie.
Malgré tout, tu brilles,
là où moi, je sombre.

De retour du Japon,
tes rêves arc-en-ciel scintillent,
même si tes jambes ne te portent plus,
c'est ton cœur qui avance,
plus loin que moi,
plus fort que mes peurs.
Moi, je chancelle encore,
perdu dans l'entre-deux,
le deuil et le manque,
chaque pas un fardeau
que je n'arrive plus à poser.

Et maintenant,
je deviens ton professeur,
dans ce programme où ton corps apprend à s'exprimer,
malgré les limites visibles,
pour que tu puisses suivre ce rêve,
devenir cette actrice
qui vit déjà en toi.
Mais à quel prix ?

Les doutes rampent,
entre nous, entre nos gestes,
chaque mouvement une question silencieuse.
Est-ce l'amitié,
ou bien est-ce quelque chose de plus ?
Tes roues tournent sous la pluie,
et les arc-en-ciel peinent à percer.
Peut-on vraiment trouver l'amour,
ou devons-nous rester perdus,
à chercher ce qui semble hors de portée ?

Je te vois, Moira,
danser avec ton fauteuil,
tournoyer sous les nuages,
tu portes mes espoirs silencieux,
alors que j'apprends,
à tes côtés,
à aimer à nouveau,
à marcher, malgré tout,
sous un ciel d'arc-en-ciel.