Prologues

Des personnages en quête d'amour, qui se cherchent, qui s'évitent, qui se croisent sans se rencontrer, qui lisent chacun un livre, une histoire, une vraie, comme on aimerait en vivre une, une fois dans sa vie.
Un marin de la vieille Espagne qui parcours les mers. Toute l'année il pense à la fille de la Playa del Rio. Il lui écrit. Elle lui répond. À distance, par delà des mers, cette brève rencontre prend une autre dimension. Ils décident de se retrouver à la Playa del Rio. Elle est jeune encore. Elle a l'âge des expériences, des tentatives et des aventures sans conséquence et dans lendemain. Depuis quand sait-elle qu'elle ne l'attendra pas? Que ce n'est pas lui qu'elle attend?
Deux observateurs seront témoins de ce désastre: la grand mère de la fille, le barman de l'express Ferrol Gijon. La grand-mère écoute chaque craquement de marche, chaque crissement de gravier. Elle écoute la mort qui approche. S'intéresse-t-elle encore au monde? Le barman rêve du marin de Gibraltar et il est devant lui. Les témoins ne disent rien ou presque, ils n'expliquent rien et suivent leur propre histoire.
Pour surveiller la Playa del Rio, cette plage minuscule en bas de la falaise, un maître nageur observe les nageurs. C'est lui qui détient la clef de l'histoire: seul existe le présent. Il contient le passé et l'avenir, il est infini et se suffit à lui-même.